RÉCITS FANTASTIQUES GRATUITS

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Vous êtes toujours là ? Très courageux. Alors ouvrez grand vos oreilles et accrochez-vous bien :

Je me revois encore dans ma chambre, deux jours auparavant, planté devant l’amoncellement de costumes et d’accessoires qui encombrait mon lit. J’étais en pleine interrogation : en quoi allais-je bien pouvoir me déguiser pour la fête qui s’annonçait ? J’avais déjà écarté plusieurs idées de personnages, dont celui du démon (trop ridicule, avec ses collants rouges de minet), celui du monstre de Frankenstein (il me manque encore quelques centimètres) et celui de la momie (les bandages ne tiennent jamais jusqu’au bout).

Je me suis penché pour ramasser distraitement les accessoires tombés à mes pieds, mes yeux sont tombés sur mes chaussons fantaisie – deux grosses touffes de poils raides couronnées de griffes en plastique d’un réalisme saisissant – et j’ai eu soudain l’illumination : mais bien sûr ! Cette année serait celle du loup-garou !

Youp-là-boum ! j’ai pensé. En voilà une bonne idée ! J’ai donc entrepris de faire le compte de ce que je possédais déjà et de ce qu’il faudrait que je récupère ou achète à la première heure le lendemain, principalement un masque digne de ce nom à prendre dans mon magasin de déguisements favori et le manteau en faux poils de Yack de la sœur d’une copine.

Pendant que j’y pense. Vous avez dû comprendre de quelle fête il s’agissait : d’Halloween bien sûr. Cette période-là de l’année – la nuit du trente et un octobre – a toujours été ma préférée, loin devant Noël, et il n’y a aucune raison que cela change. J’ai été contaminé quand j’étais petit, si petit que je ne me souviens pas de l’âge exact. J’ai dû être mordu une nuit par un vampire, probablement…

Je m’y prépare un bon mois à l’avance, descendant du grenier décors et décorations et transformant progressivement, sous le regard horrifié de ma mère, le nid douillet de ma chambre en musée des horreurs.

J’avais même essayé d’envahir le reste de la maison, subtilisant une année le buste de Mozart sur le manteau de la cheminée pour le remplacer par une citrouille grimaçante (une vraie que j’avais creusée moi-même), mais ma mère n’avait pas apprécié le changement. Tu vas me faire le plaisir de garder tes gamineries pour toi, avait-elle menacé, avant de précipiter l’infortuné potiron dans la poubelle du garage.

Tant pis.

De toute façon, l’esprit d’Halloween se glisse tour à tour dans chacune des pièces de la maison – WC y compris –, puisque durant toute cette période, je prends un malin plaisir à ne porter que mes T-shirts noirs et mes chaussettes orange. (Je n’en ai que trois paires, mais je porte chacune deux jours de suite…) Et ça, ma mère ne s’en aperçoit jamais. Hé ! Hé !

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt, à notre loup-garou.

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Tous droits réservés
(C) 2015-16 Jérémie Cassiopée

Illustration: Marzena Pereida Piwowar

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