RÉCITS FANTASTIQUES GRATUITS

PAGE 18 (FIN)

Dans la dernière heure d’un certain samedi premier novembre, lendemain de ma fête préférée, celle d’Halloween, j’ai eu la plus belle peur de ma vie. Pas simplement la plus forte ou la plus mémorable. Non : la plus belle, dans tous les sens du terme.

C’était il y a dix mois. Je marche à présent vers mes quatorze ans et demi avec le sentiment que j’étais destiné depuis toujours à vivre cette expérience unique, et que celle-ci a changé le cours de mon histoire.

J’ai mûri de dix ans en l’espace de cette nuit inoubliable. Ma mère l’a remarqué – si elle savait pourquoi ! – car elle a cessé d’aboyer pour un oui ou pour un non. Même encore maintenant, elle me jette parfois des regards déconcertés.

J’ai revu la tante Maude. Elle porte toujours le même corsage mauve à gros pois, mais elle ne quitte plus à mon égard le ton respectueux qu’elle avait adopté pour la première fois au matin de cette nuit-là. C’est un autre sujet d’étonnement pour ma mère.

Depuis mon aventure, les symptômes dont j’ai déjà parlé sont permanents. Je me fais l’effet d’un poste branché sur la station ultime et qui n’attend que de capter un signal. L’autre jour, tandis qu’on visitait une abbaye avec des amis, je suis resté en arrière, une poignée de secondes tout au plus, mais suffisamment longtemps pour que l’air devant moi s’épaississe et qu’une présence se fasse sentir. Des picotements bien connus m’ont parcouru l’échine...

Je sens que tout cela n’est qu’un début, que des âmes perdues comptent sur moi, qu’il y aura en temps utile – je parierais pour l’Halloween qui arrive – de nombreux autres face-à-face. Contrairement à ce môme dans le film de fantômes avec Bruce Willis, je ne me réfugierai pas sous mes draps en pleurnichant : Je vois des gens qui sont morts. Je n’aurai pas peur, il ne faut pas avoir peur.

Vous prenez cela pour de la fanfaronnade ? Vous pariez qu’au moment critique je ne ferai pas mieux que la tante Maude, que je me dégonflerai en fin de compte comme un ballon de baudruche ? Vous auriez bien tort, et en guise de point final, je vais vous dire pourquoi : je sais maintenant que mon examen de passage je l’ai réussi, oui, parfaitement, car tout le temps que j’ai consacré, assis au bureau de ma chambre, à écrire en tirant la langue le récit de mon aventure, j’ai senti derrière moi – et je l’ai supportée sans broncher ; non, mieux encore : je l’ai acceptée comme un véritable cadeau – la pression glacée d’une main posée sur mon épaule.

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Tous droits réservés
(C) 2015-16 Jérémie Cassiopée

Illustration: Marzena Pereida Piwowar

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